Tabuchi

Yasse Tabuchi

1921 (Kitakyushu, Japon) – 2009 (Vauhallan, France)

Yasukazu (Yasse) TABUCHI est un peintre, graveur, lithographe et céramiste japonais. Après avoir été mobilisé dans la marine et l’aviation pendant la Seconde Guerre mondiale, Il suivra des études d’histoire de l’art à l’Université Impériale de Tokyo entre 1946 et 1951.  En parallèle et ayant déjà commencé à peindre, il participera à des expositions dès 1947, et obtiendra le prix « Okada » en 1949.  En 1950 une sélection de ses œuvres exposées au Salon de Mai sera présentée à Tokyo.

En 1951, il décidera de quitter le Japon pour venir s’installer à Paris.  Il intègrera alors l’Université de la Sorbonne (Paris IV) où il rencontrera des artistes CoBrA (Pierre Alechinsky, Karel Appel, Corneille, ou encore Asger Jorn) et par ailleurs également Hans Hartung.  De cette période, émergera sa série des « Femmes volantes » (1953-1954) – aux faits picturaux abstraits et aux masses orthogonalement équilibrées.  A partir de 1956, l’artiste s’intéressera plus particulièrement à l’abstraction lyrique et explorera notamment les clairs-obscurs au travers d’œuvres aux forts contrastes colorés et graphismes impétueux.  Vers 1960, dans un élan de retournement total, l’artiste « repartira de Matisse » pour peindre in fine la joie de vivre, celle d’être au monde et d’observer tout ce qui vit autour de soi.

Sa forte curiosité poussera Tabuchi à visiter de très nombreux pays d’Europe.  Il partira notamment au Danemark en 1954 où il réalisera sa première exposition personnelle à Copenhague.  Une autre exposition lui sera consacrée en 1955 au Palais des Beaux Arts de Bruxelles.  De là, il parviendra à obtenir sa première grande rétrospective personnelle « Cimaise » à Paris en Mars et Avril 1956 à la Galerie Lucien Durand.  Abandonnant le graphisme surréaliste de ses débuts, Tabuchi parviendra à élaborer une figuration poétique – mélange d’images intérieures et d’emblèmes mystiques.  Ses compositions se résumeront en taches de couleurs « explosion végétale et chromatique où la souplesse des lignes et des formes se soumet spontanément à une composition à la fois dynamique et stable » (Georges Boudaille – journaliste et critique d’art français de l’après-guerre – à l’occasion de l’exposition parisienne de 1956).  En parallèle, de nombreuses manifestations collectives de renom se succèderont (ex. Salons de Mai et des Réalités Nouvelles à Paris, International Carnegie Institute de Pittsburgh, Stedelijk Museum à Amsterdam, ou encore Biennales de Sao Paulo et Tokyo).

En 1959, Tabuchi achètera une ferme dans le village de Vauhallan dans l’Essonne – où il vivra et travaillera jusqu’à la fin de sa vie.  Il sera très proche de Foujita qui habitait tout près de chez lui.  En 1987, il ouvrira un autre atelier au Croisic en Bretagne.  Il retournera au Japon en 1960 pour une exposition majeure à la Tokyo Gallery.  Il sera alors libéré de ses doubles influences, occidentales et orientales, et affirmera avec renouveau toute la vitalité de son art.  En 1964, il signera un contrat important avec Jean Pollak, directeur de la prestigieuse Galerie Ariel à Paris.  En 1976, il écrira un article « Art japonais contemporain » pour la magazine « L’Œil ».  Il publiera également dans sa langue natale sept livres portant sur les sensibilités et les pensées comparées de l’Occident et de l’Orient.  En 1985, il sera décoré de la médaille d’Officier des Arts et des Lettres.

Fort d’une belle reconnaissance internationale, les œuvres de Tabuchi sont rentrées dans les collections permanentes de nombreux musées et institutions: Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, Musées d’Art Moderne (de Paris, Silkeborg, Tokyo, Kyoto, Toyama, Kamakura, etc.), Musée des Augustins de Toulouse, Musée Philips d’Eindhoven, Musée d’Art du XXème Siècle d’Ikeda, Musée National d’Art d’Osaka, Musées Municipaux (de Fukuoka, Takamatsu, Nigata, etc.) ou encore Musée d’Art Bridgestone de Tokyo.