Key Sato
1906 (Oita, Japon) – 1978 (Beppu, Japon)
Key SATO a étudié au département de peinture occidentale de l’Université des des Beaux Arts de Tokyo (Tokyo Geijutsu Daigaku) sous la direction du grand maitre Fujishima Takeji. Après avoir obtenu son diplôme en 1929, Sato séjournera une première fois à Paris où il étudiera à l’Académie Colarossi jusqu’en 1934. Pendant cette période, il exposera au Salon d’Automne de Paris entre 1931 et 1933. A son retour au Japon, il deviendra membre co-fondateur de l’Association des Nouvelles Œuvres (Shin-Seisaku Kyokai) et également membre du comité du Musée d’Art Moderne de Kamakura.
En 1952, Sato reviendra s’installer à Paris, où il sera fortement inspiré par le mouvement de l’abstraction. Il se rattachera naturellement à l’École de Paris et en particulier au mouvement à peine naissant de l’Art Informel. De là, l’artiste voyagera beaucoup (ex. Grèce, Italie, Maghreb, Grande-Bretagne et États-Unis) et participera à de nombreuses expositions personnelles de 1951 à 1965 (ex. Tokyo Gallery – Tokyo; Galerie Mirador et Galerie Jacques Massol – Paris; Hamilton Gallery – Londres; ou encore World House Galleries – New York). Il participera également à des expositions collectives (ex. Carnegie International Exhibition à Pittsburgh en 1952 et 1964; Musée de Rouen en 1953; Musée National de Leverkusen en 1955; Salon de Mai à Paris entre 1956 et 1959; Musée d’Art Moderne de Paris en 1956 et 1959; XXXème Biennale de Venise en 1960; ou encore Biennale de Tokyo en 1961).
Sato a connu deux périodes distinctes dans sa peinture – une première figurative et une deuxième absraite. En effet, après quelques dernières toiles figuratives assez énigmatiques, l’artiste qui était attiré initialement par le cubisme cheminera peu à peu vers l’abstraction. Extrême-oriental, l’art de Key Sato, qui n’a rien à voir avec la calligraphie est fait tout de lenteur à l’instar du théâtre Nô. Ses peintures mûrissent posément, couche après couche, en respectant de longs moments de séchage. Son art « méditatif » se situe donc en dehors du temps, de l’éphémère et du geste. Tel que lui disait souvent son grand-père, prêtre shintoïste passionné des pierres: « Tu sais, la beauté des pierres, c’est le temps. Le temps les a émoussées. Et puis, n’oublie pas que la pierre vit ».
L’artiste, devenu lui-même collectionneur de pierres « banales », puise toute son inspiration du monde tellurique. Les titres de ses œuvres en sont d’ailleurs très inspirés (ex. Le rite de la pierre, Prisme de la terre, Une preuve du temps, Abysse, ou encore La nuit fossilisée). Ses modèles sont donc essentiellement d’ordre minéral ou géologique: pierres ancestrales, troncs de bois flottés ou encore roches brulées – que des éléments de la nature qui fixeront les choix dominants de sa palette « naturaliste » (noir, blanc, bruns, terres, violet, ocre jaune, etc.). Il dira de lui-même: « Je suis rattaché au nombril de la nature ».
Il retournera finalement au Japon en 1978 pour mourir une année plus tard. En 1979, le Musée d’Art de la préfecture d’Oita (Oitakenritsu Bijutsukan) lui organisera à titre posthume une grande exposition rétrospective. L’œuvre de Key Sato est présente dans de nombreux musées: Musée d’Art Ateneum d’Helsinki, Musée de Charleroi, Musée d’Art Moderne de Kamakura, Tate Modern de Londres, Musée National d’Histoire et d’Art du Luxembourg, Musée d’Arts de Nantes, Musée National d’Art Moderne de Paris, Musée National des Beaux Arts du Québec, Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg, Musée National de Tokyo, ou encore Musée des Beaux Arts et de la Céramique de Verviers.