Josaku Maeda
1926 (Nyuzen, Japon) – 2007 (Japon)
Josaku MAEDA est né au Japon dans la province de Toyama. En 1953, il sera diplômé de l’Université Musashino de Tokyo, et deviendra membre de la Société des Artistes Indépendants en 1955, année de sa première exposition personnelle au Japon. En 1957, il obtiendra le premier prix à l’Exposition Internationale des Jeunes Artistes, ce qui lui permettra très tôt de jouir d’une reconnaissance internationale. Grâce à une bourse obtenue auprès du Congrès pour la Liberté de la Culture au Japon, il s’installera à Paris en 1958 et y fréquentera des artistes de l’Ecole de Paris. Ceci confortera sa pratique artistique autour d’une abstraction gestuelle à tendance expressionniste. Mais sa source d’inspiration première demeurera la nature (avec des titres de toiles comme « Halo du soleil » ou « Papillon de nuit ») en particulier pendant toutes ses années parisiennes et ce jusqu’à son départ en 1962.
Dans les années 1970, Maeda arpentera les principaux pays de la péninsule indienne (ex. Inde, Népal, Tibet, etc.) et du sud-est et sud-ouest asiatique (allant jusqu’en Iran et Irak en 1974), et s’intéressera du coup particulièrement à l’iconographie des Mandalas (terme emprunté à la langue sanskrit du monde indien qui signifie littéralement « cercle ») et à leurs portées sacrées et transcendantales. Son travail s’en ressentira pleinement avec un style de composition circulaire – tel un tracé magique utilisé dans les pratiques initiatiques et recommandé dans le yoga tantrique comme moyen de méditation et concentration. En effet, la forme circulaire définit en soi une limite, une surface close, mais elle peut aussi être le graphisme d’une expansion, d’un rayonnement à partir d’un point fixe. L’artiste écrira d’ailleurs plusieurs ouvrages à ce sujet et deviendra enseignant à l’Université de Howard à Washington DC. Enfin, vers les dernières années de sa vie, son travail s’orientera vers une iconographie linéaire d’inspiration biologique. Des mondes embryonnaires ou encore des nébuleuses spiraloïdales apparaitront alors dans ses œuvres.
Bien que tous les artistes japonais de Paris aient toujours conservé une connexion même lointaine avec leurs origines, Maeda est l’un des rares qui gardera le plus évidemment une filiation plastique et intellectuelle liée à l’Extrême-Orient. Contrairement à la plupart, il doit peu aux techniques et recettes picturales des artistes européens, et son œuvre restera largement fidèle à une vision du monde rattachée à la tradition spirituelle de l’hindouisme et du bouddhisme. En soi, la peinture de Maeda interroge le mythe solaire et l’épopée de la gravitation, et il faut bien lui reconnaitre une « force cosmique ». Les toiles de Maeda, qui ont été largement exposées dans des galeries parisiennes, italiennes, tokoytes, et indiennes, figurent notamment dans les collections permanentes du Tokyo Central Museum of Art et du MoMA de New York.