Akira Kito
1925 (Tokyo, Japon) – 1994 (Yokohama, Japon)
Akira KITO (son nom signifie en Japonais « éblouissante tête de diable ») est un peintre rattaché à une grande lignée familiale d’artistes – son grand-père Yosseki était déjà peintre de style bouddhique. En 1943, il rentrera à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Tokyo dans la section Art Occidental contre l’avis de son père qui était lui-même un peintre paysagiste traditionnel (c’est sous son influence qu’il reviendra, bien plus tard, à la tradition orientale). Diplômé des beaux-arts en 1948, il commencera à exposer et à enseigner le dessin dans un lycée de Tokyo.
Fin 1952, Kito quittera le Japon pour l’Europe grâce aux dons des parents de ses élèves lycéens. Arrivé en France, il rentrera à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris dans la classe de Jean Souverbie. Il s’initiera au Cubisme jusqu’en 1957. Pour survivre, il se livrera à toutes sortes d’activités, fréquentant les quartiers d’artistes de Montparnasse et de Saint-Germain-des-Prés. A partir de 1954, il tiendra régulièrement des expositions collectives (ex. Salon de la Jeune Peinture, Salon de Crest, Salon Comparaisons, Salon d’Automne, Musée Galliera, Musée d’Evreux, Musée d’Art Moderne de Paris, Musée du XXème siècle de Vienne, Musée Central de Ginza, Musée National d’Art Moderne d’Osaka, etc.). Aussi dès 1955, il fera sa première exposition personnelle à la Galerie Lara Vincy – une grande collaboration qui se renouvellera tous les ans jusqu’en 1962. Par la suite, il exposera également en Italie, au Luxembourg, au Danemark puis enfin régulièrement au Japon à partir de 1969. En 1970, il retournera subitement et définitivement au Japon pour y poursuivre son travail jusqu’à sa mort en 1994.
Kito n’est pas profondément sensible à la peinture dite « classique ». Toute sa sensibilité est focalisée sur les maitres de l’art primitif. Ses visites fréquentes au Musée de l’Homme et son admiration des fresques de Lascaux et d’Altamira en témoignent parfaitement. Aux dires de certains historiens d’art, « A ses débuts, sa peinture se fait ludique, réalisant une synthèse personnelle à partir… de l’art occidental… et des créations de l’art japonais ancien qui privilégient les formes archaïques, la couleur dans l’évocation de créatures fabuleuses, voire démoniaques… » Depuis qu’il est en France son œuvre connaîtra plusieurs périodes – la période Humoristique (1955-58) où l’on croit y voir des monstres ou bien une caricature de la société; la période Symbolique (1958-59) qui semble être sa plus représentative; et enfin, la période Abstraite (à partir de 1959) qui exprime une forme de réalité universelle et philosophique.
Akira Kito a réussi à combiner dans son œuvre l’humour de CoBrA, la fausse naïveté de Dubuffet et les représentations archaïques japonaises. Ses toiles sont marquées par une sorte de magie. A ses dires, « il s’agit de l’humanité hors de la tricherie civilisée ». L’artiste fut lié d’une amitié profonde avec le peintre de génie autrichien Friedensreich Hundertwasser sans pour autant voir son œuvre influencée par le carnaval coloré de son ami. Les toiles de Kito figurent notamment dans les collections permanentes de très nombreux musées: Centre Pompidou à Paris, Musée d’Art Moderne de Paris, Fine Art Museum de San Francisco, National Gallery of Art de Washington, Musée de Luxembourg, Musée d’Art de Tel-Aviv, Musée de Vienne, Musée d’Art Moderne de Tokyo, Musée de San Francisco, Musée Geisei d’Osaka, ou encore Musée de Grenoble.